NOTES
Tous les détails concernant l'Aréopage (étymologiquement, place d'Arès -ou Mars) sont donnés par n'importe quelle encyclopédie, par exemple le Dictionnaire de la conversation, qui se trouvait à Hauteville House. Ils permettent à Hugo de dramatiser le récit, bref et abstrait, d'ailleurs fort énigmatique, des Actes des Apôtres (XVII, 17-25): « II [Paul] disputoit donc dans la Synagogue
avec les Juifs & avec les dévots, & tous
les jours dans la place du marché avec
ceux qui s'y rencontraient.
Et quelques-uns d'entre les Philosophes Epicuriens & d'entre les Stoïciens se
mirent à parler avec lui, & les uns disoient
: Que veut dire ce babillard ? & les autres disoient : Il semble être annonciateur de dieux étrangers, parce qu'il
leur annonçoit Jésus et la résurrection. Et l'ayant pris, ils le menèrent dans
l'Aréopage, et lui dirent : Ne pourrons-nous
point savoir quelle est cette nouvelle
doctrine dont tu parles ? Car tu nous remplis les oreilles de
certaines choses étranges : nous voulons
donc savoir ce que veulent dire ces choses. Or tous les Athéniens & les étrangers qui demeuraient à Athènes, ne s'occupoient
à autre chose qu'à dire ou à
ouïr quelque nouvelle.
Paul étant donc au milieu de l'Aréopage, leur dit : Hommes Athéniens, je vous vois comme trop dévots en toutes choses. Car en passant & en contemplant vos dévotions, j'ai trouvé même un autel sur lequel étoit écrit, AU DIEU INCONNU: Celui donc que vous honorez sans le connoître, c'est celui que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde & toutes les choses qui y sont, étant le Seigneur du Ciel & de la terre, n'habite point dans des temples faits de main et il n'est point servi par les mains des hommes [...]. » Noter que Hugo renverse le sens du texte, faisant annoncer par Paul un Dieu inconnu alors que, dans le texte canonique, il substitue un Dieu connu de lui au Dieu inconnu des Athéniens vénéré sur l'Aréopage.